Bonjour et meilleurs vœux à toutes et à tous pour 2018.
Comme le veut la tradition, nous voici une nouvelle fois réunis dans notre dojo pour fêter le Kagami biraki, cérémonie qui fut introduite au Japon, il y a 300 ans, par le shogun Tokugawa. Avant de partir en guerre, il brisa le couvercle d’un tonneau de saké afin de partager son contenu avec ses daimyos (gouverneurs militaires). Ils remportèrent la victoire et une tradition était née. Les samouraïs se réunissaient ainsi pour nettoyer leurs armes et polir leurs armures. Pour les purifier, ils plaçaient devant l’autel (le kamiza) un petit miroir (kagami) symbole d’harmonie et d’ouverture et des gâteaux de riz eux aussi en forme de miroir (kagami mochi).
La coutume du kagami biraki fut introduite au Kodokan en 1884 par Jigoro Kano. Depuis lors, traditionnellement fêtée le 11 janvier au Japon, on brise le couvercle d’un tonneau de saké (komodaru) afin de le déguster lors d’une cérémonie shinto. Lors de cette cérémonie, les participants échangent des mochi appelés kagami mochi (é¡é¤…?) qui représentent le  miroir dans lequel ils doivent se regarder pour faire un point sur l’année écoulée.
Aujourd’hui, de nombreux dojos dans le monde ont repris cette tradition.
Kagami biraki est souvent traduit par « polir, nettoyer le miroir », « casser, briser le miroir », « le jour des armures », « briser les gâteaux de riz ». De nos jours, l’expression est couramment associée au fait de briser le dessus d’un tonnelet de saké lors des fêtes les plus diverses. La symbolique du miroir que l’on retrouve dans la sphère du gâteau de riz et dans le couvercle du baril de saké permet plusieurs lectures. Dans l’histoire mythique de la création du Japon, le miroir, l’épée et la sphère ou le joyau jouent un rôle symbolique prépondérant, sujet à approfondir si vous le souhaitez. L’emblème du Kodokan a ainsi la forme d’un miroir octogonal ou yata no kagami. Selon la légende, le miroir yata, à la différence des autres miroirs, ne reflète pas le visage mais l’âme de celui qui regarde. Le cercle rouge central et le miroir symbolisent ainsi la quête d’un idéal d’honnêteté et de pureté.
La fête du kagami biraki revêt de nos jours également une fonction sociale. Elle resserre les liens du groupe et entretient un état d’esprit commun. C’est l’expression d’une philosophie de la vie ancrée dans des traditions ancestrales qui perpétue autant l’engagement collectif que l’équilibre individuel. Jita-kyoei (entraide et prospérité mutuelles) est la maxime qui conforte, tout au long de l’année de pratique, l’esprit du kagami-biraki.
Voici donc brièvement resituées la tradition et la signification de la cérémonie à laquelle vous êtes aujourd’hui conviés.
Mais, cette année, le Conseil d’administration et le Comité des ceintures noires du club ont voulu mettre à l’honneur celui qui vous guide dans votre pratique du ju-jutsu depuis septembre 2015, Sensei Christophe Mondus. C’est en effet en septembre 2015 que Christophe est officiellement devenu le sensei de la section Ju-Jutsu du Ju-Jutsu et Ko-Bu-Jutsu Club Rebecq. Après plus de vingt années passées à mes côtés sur les tatamis, il me succédait en tant que sensei, et je dois avouer qu’il s’est très bien débrouillé dans ce rôle qu’il rempli aujourd’hui à la satisfaction de son staff d’encadrement et des élèves. Un tout grand bravo.
Pour le remercier, ses fidèles assistants – Christian Van Stichel, Florent Clémenti, Claire Laroche et Cédric Hervieu – vont lui remettre maintenant des cadeaux bien mérités et dont il gardera longtemps un souvenir ému.
– Kakemono (peinture ou calligraphie sur soie ou sur papier encadrée en rouleau et destinée à être accrochée au mur). Inscription : Christophe Mondus Sensei.
– Nouvelle ceinture 4e dan brodée au Japon.
Après cet instant « émotion », je vous invite à partager saké et soft au cri de Kampai.