Cette arme fut introduite par des militaires chinois, à l’époque où les échanges commerciaux avec la Chine étaient en plein essor à Okinawa. Ce sont les policiers, les « Chikusaji », qui portaient et utilisaient cette arme pour maintenir l’ordre public.
Les paysans d’Okinawa en avaient toujours trois sur eux : un à lancer au début de la bataille, et les deux autres pour se battre dans la mêlée.
L’étude du Sai implique un important travail des poignets en torsion, lequel nécessite des exercices de musculation et d’assouplissement spécifiques.
Le Sai est un trident métallique. Il ressemble à une dague, mais la lame n’est pas tranchante : elle est conique, de section cylindrique ou octogonale. Son extrémité pointue sert à piquer, soit lors d’une frappe soit en le lançant. La longueur de la lame doit permettre la protection de l’avant-bras tout entier.La garde, de forme très particulière, est destinée, tout en protégeant la main, à dévier ou bloquer une attaque de sabre ou de Bô ; elle permettait même de casser les lames de sabre des samouraïs. Ses extrémités pointues permettaient de contre-attaquer en frappant avec un mouvement de poignet.Le Sai s’utilise généralement par paire. Avec une arme dans chaque main, il est possible d’exécuter une technique de défense avec l’une et une attaque avec l’autre. Un troisième Sai pouvait être passé à la ceinture. Il servait au lancer ou pour remplacer un Sai brisé au cours d’un engagement. Les katas « Matayoshi no Sai dai ni » et « Chinbaru no Sai » s’exécutent avec trois Sai, le troisième Sai étant placé dans le dos pour le premier kata et devant pour le second.